mardi 27 janvier 2015

Thyroïdectomie mon amour




Trois mois se sont écoulés depuis mon dernier article et il s'est passé un certain nombre de choses dans ma petite vie. Tout d'abord, j'ai eu 25 ans... J'aurais pu souffler mes bougies sur le bureau de mon Endocrinologue puisque j'ai eu rendez-vous avec elle ce jour-là. Ensuite, j'ai repris un petit peu la course à pied. J'ai fait 5 kilomètres par-ci, par-là, entre midi et deux. J'ai repris le yoga plus sérieusement et ai enchainé les cours de Vinyasa à la Movement Factory de Genève. Globalement, je me suis sentie mieux, un peu moins fatiguée, mais quand même pas au top de ma forme. Et puis, j'ai dû tout arrêter à nouveau pour me faire opérer.


Thyroïdectomie for the win...

La conclusion de la thyroïdectomie totale s'est imposée à moi comme une évidence puisque j'ai eu une maladie de Basedow sévère, doublée d'une orbitopathie Basedowienne assez compliquée à gérer.

Je suis donc passée sur le billard le 14 janvier dernier, à la Clinique d'Argonay, entre les mains expertes du Docteur Destrumelle.


Photo non contractuelle de mon chirurgien
Mon admission à la clinique s'est faite la veille, vers 16h. J'ai été installée dans une chambre double avec une coloc hyper sympa puis ai reçu la visite de l'anesthésiste, du chirurgien et des nombreuses infirmières du service. Je n'ai pas trop touché au repas car c'était ignoble (pire qu'à l'hôpital c'est pour dire). J'ai ensuite eu le plaisir de m'adonner à la douche à l'Hibiscrub, ce désinfectant à l'odeur ignoble qui assèche la peau, emmêle les cheveux et fait ressembler à Cruella. N'étant pas vraiment stressée, j'ai dormi comme un bébé (même pas eu besoin de lancer ma playlist Beyoncé).



RunAnnaLouRun from the block!

Les infirmières m'ont réveillée à 6h20 pour reprendre une nouvelle douche à l'Hibiscrub avant d'enfiler la chemise ouverte aux fesses, les sabots en papier et la charlotte moche. Un peu avant 7h, un charmant brancardier est venu me chercher pour m'emmener au bloc.

Arrivée dans le hall des blocs, je me suis retrouvée avec d'autres patients tous plus stressés les uns que les autres, mais moi j'étais peace, cool, relax. Oui, j'ai beaucoup regardé Urgences dans mon enfance, ça dédramatise le truc. Et puis tout le monde était sympa, l'anesthésiste m'a bien fait rire, le chirurgien aussi... Bon, les infirmières se sont rendues compte qu'elles avaient oublié de me donner le cachet décontractant qui aide à supporter le stress et la douleur au réveil. Tant pis pour moi ! On m'a posé le cathéter (un rose donc petit), puis installée sur la table d'opération. J'ai eu droit à une première seringue pour m'endormir, "l'apéro" comme l'a appelé l'anesthésiste, qui m'a fait me sentir hyper mega bourrée. Puis, deuxième seringue et paf le black-out.

J'ai ouvert les yeux vers 11h et ai tout de suite vu une infirmière au dessus de moi. C'est con, mais je me suis dit "cool je suis en vie". J'ai touché mon cou pour voir si je n'avais pas rêvé et ai bien senti un gros pansement. La douleur était supportable, certainement car j'étais blindée de morphine. J'ai attendu là une bonne demi-heure pendant qu'on m'injectait des trucs, puis suis remontée dans ma chambre.



Et c'est là que les "ennuis" ont commencé... J'ai très mal supporté l'anesthésie et ai vomi toutes les 20 minutes le reste de la journée. Je ne pouvais plus marcher, mes jambes ne me portaient plus, tout tournait, j'avais chaud et me sentais terriblement mal. Le fait de vomir, quand on s'est fait enlever la thyroïde, n'est pas franchement agréable car cela tire un peu sur les points. Heureusement ceux-ci sont solides et résistent au vomito.

S'en est suivi une série de difficultés dont on a pas conscience lorsque l'on est bien portant : appeler l'infirmière pour faire pipi (dans une bassine, sur son lit, comble de l'horreur), pour boire, pour enfiler son tee-shirt, ne pas pouvoir manger ou se lever... Bref, c'était abominable. J'ai dormi avec une perf d'anti-vomito et d'eau pour m'hydrater.


Libérééééeee, délivréééeeeee...

Le lendemain, ça allait beaucoup mieux. Bon ça tournait encore un peu autour de moi et mes jambes étaient cotonneuses, mais j'ai réussi à trouver la force d'aller me laver et me rendre présentable. J'ai pu voir ma cicatrice qui m'a parue un peu moche, mais dont l'infirmière a dit qu'elle était très belle. Je suis sortie de la clinique vers 11h avec un nouveau pansement. 

Les jours suivants, je ne suis pas sortie de chez moi. J'avais mal au cou et à la nuque. Ces douleurs étaient en partie dues à la position opératoire, où la tête est en hyper extension. J'étais aussi un peu flagada...

Mon état actuel... ;)

Cinq jours après l'opération, j'ai pu faire enlever le fil de ma cicatrice. Il a fallu un peu tirer (berk), mais j'ai ensuite pu apprécier ma liberté retrouvée : celle de se promener le cou à l'air ! La cicatrice est assez impressionnante car longue (8 cm), mais comme l'a dit mon chirurgien, j'ai eu un "gros gros Basedow". Je bats donc à plates coutures ma voisine, qui a eu la même opération, mais une cicatrice bien plus petite.



A l'heure actuelle, 12 jours après l'opération, je suis toujours bien fatiguée mais je me sens mieux. J'ai juste fait un malaise à la pharmacie mais rien de dramatique. Je prends du Levothyrox 125mg et ai une prise de sang programmée pour la semaine prochaine.




Ma cicatrice est plutôt jolie, ça fait punk !


Je suis sur-motivée pour reprendre la course à pied, le ski et le vélo. A très vite pour de nouvelles aventures que j'espère plus réjouissantes !! J'ai hâte.